Service public communal ou outil de politique nationale ?

Service public communal ou outil de politique nationale ?

Service public communal ou outil de politique nationale ?

Le 16 décembre, le Conseil municipal de Gentilly a voté une rallonge de 600 000 euros pour payer les agents communaux. Proposée à l’ordre du jour au dernier moment, sans aucun détail ou information, malgré nos demandes répétées, elle a été votée sans discuter par l’ensemble de la majorité PCF/EELV. Sans ces 600 000 euros, c’est un tiers du salaire des agents qui n’auraient pas pu être versés. En d’autres termes, cela aurait conduit près de 200 agents à ne pas recevoir leur salaire à la veille de Noël. Beau cadeau de la majorité.

Comment est-il possible de se rendre compte au dernier moment qu’il manque autant d’argent pour payer les agents de la ville ? Est-ce de l’incompétence ? Un manque de rigueur ? Nous n’osons pas imaginer une volonté délibérée de la part de la majorité. Ce serait aussi cynique qu’indécent.

Pourtant, la majorité nous répète à l’envie qu’elle maîtrise ses finances locales. Elle nous assène d’une propagande vantant un “haut niveau de service à la population”. Mieux, elle nous explique depuis des années qu’elle fait le choix d’un service public fort avec 570 agents pour une commune de 18 500 habitants, quand une commune de notre taille compte en moyenne environ 250 agents.

Bien que le dernier rapport de la Cour des Comptes pointait l’absence de comptage du temps de travail de la collectivité, on ne pouvait imaginer que ce laxisme conduise à une telle errance de la gestion des salaires. Nous nous interrogeons sur l’opposition de la majorité actuelle au passage aux 35 heures hebdomadaires (ou 1607 heures annuelles). S’agit-il d’utiliser, une fois de plus, le service public communal pour défendre des messages politiques nationaux ou répondre à des besoins locaux ?

Ainsi, on comprend qu’il s’agit d’une lutte plus globale des partis de la majorité contre le gouvernement. C’est leur droit mais sans doute pas au prix de contraintes pour les familles qui doivent, à chaque fois, s’organiser par elles-mêmes et surtout pénalisant, une fois de plus, pour les petits Gentilléens avec des jours d’école en moins.

Finalement, le détournement du service public communal, au profit de conflits politiques nationaux qui nous dépassent, dessert tant les agents que les habitants de Gentilly. Les agents car la majorité actuelle se préoccupe peu de leur carrière, de leur formation et de l’amélioration de leurs conditions de travail car tout doit servir comme prétexte à la lutte politique nationale.

Les habitants pâtissent également du désintérêt de la majorité ecolo-communiste. Notre service public peine à se moderniser, les missions essentielles (sécurité, propreté, espaces verts ou patrimoine communal) sont assurées avec des moyens dérisoires et les résultats sont bien inférieurs à ce que nous sommes en droit d’attendre.

Le détournement du service public communal en outil de politique nationale est autant méprisant pour les agents que pour les habitants. Si tout le monde y perd, il est temps que cela cesse.

Par Benoît Crespin,
Président du groupe Bien Commun pour Gentilly


Au service de Gentilly depuis plus de 15 ans, Benoît Crespin est Conseiller municipal depuis 2014. Président le seul groupe d’opposition au Conseil municipal, il s’emploie (…)