Stop au mépris pour les Gentilléens, quels qu’ils soient !
Lors du dernier conseil municipal, le groupe Bien Commun pour Gentilly a quitté la séance pour marquer sa vive désapprobation suite aux dérapages à répétition du Maire : “Gentilléens de souche” pour qualifier “les Gentilléens présents depuis très longtemps” face aux nouveaux arrivants. “Faites nous rigoler” pour donner la parole à l’opposition. À plusieurs reprises, elle a tenu des propos insultants et dégradants pour une partie de la population de Gentilly. Si l’erreur est humaine, de tels propos ne peuvent être tenus dans notre assemblée et le maire, en conscience, a maintenu ses déclarations.
Après une campagne présidentielle marquée par une hystérisation du débat politique, ces propos répétés sont révélateurs du double discours du maire. D’un côté, on construit à tout va, on affiche l’ambition d’une ville qui dépasse les 20 000 habitants. De l’autre, on oppose les “Gentilléens de souche” et les nouveaux arrivants.
Mais qui sont les “Gentilléens de souche” ? Sont-ce les Gentilléens nés à Gentilly ? Maintenant qu’il n’y a plus de clinique, il n’y aurait plus de Gentilléens de souche possible. Sont-ce les Gentilléens qui n’ont pas d’ascendance étrangère ? Auquel cas nous ferions face à des propos ouvertement racistes punis par la loi.
En réalité, ces propos révèlent la décontraction totale des communistes à Gentilly : ils sont chez eux et ils peuvent faire ce qu’ils veulent (souvent pas grand chose, soyons honnête). D’ailleurs, le Maire l’a rappelé, ils ont gagné les dernières élections. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’ils sont majoritaires. Ils n’ont fait que 47% des suffrages exprimés. C’est-à-dire : 1809 voix sur 18 000 habitants : 10% !
Ces propos dénigrants pour les Gentilléens démontrent aussi leur refus total de composer avec l’altérité : l’autre, le différent, celui qui ne pense pas comme eux. C’est un comportement sectaire qui rappelle que toute alliance avec eux ne sert qu’à les faire réélire. C’était le cas en 2008 où le PS a monté une liste de gauche contre le PCF pour finalement revenir en 2014 et n’avoir aucun maire adjoint. C’était encore le cas en 2020 où EELV s’est résigné à prolonger l’alliance en vigueur localement depuis 2008. Ils ont apporté les voix pour empêcher l’alternance mais aucune inflexion réelle n’est perceptible dans la politique conduite.
Ces propos, s’ils sont choquants, rappellent à chacun d’entre nous qu’il est temps de mettre fin à ce mépris des Gentilléens. Chacun d’entre nous doit être respecté, où qu’il soit né, où qu’il habite, où qu’il aille à l’école, qu’il vote ou non.
Ce qui serait encore plus choquant, c’est que nous ne réagissions pas. Que les Gentilléens ne se lèvent pas pour dire : ça suffit ! Comme le dit la devise de Gentilly : “Gentil soyez, gentil serai”
Par Benoît Crespin,
Président du groupe Bien Commun pour Gentilly
